En France, en 2018, 14,7 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Pour beaucoup de ces personnes précarisées, l’isolement s’ajoute aux difficultés socio-économiques, les aggravant et empêchant l’enclenchement des processus d’insertion. Cette situation est particulièrement prégnante pour les familles monoparentales, les jeunes en insertion mais aussi les seniors, pour qui l’isolement est un facteur clé dans le passage à la dépendance.
« Dans la pièce de théâtre « Huis clos », Jean-Paul Sartre dit que l’enfer, c’est les autres. Ne serait-ce pas plutôt l’absence de l’autre, ce sentiment d’abandon vécu par ceux qui découvrent que, finalement, ils ne comptent pas ou si peu. » comme l’exprimait Bernard Devert, le président-fondateur d’Habitat et Humanisme.
Dans ce contexte, Habitat et Humanisme a fait de la recréation du lien social, un de ses axes d’action majeur.
Il se décline en premier lieu à travers l’accompagnement individuel proposé aux personnes logées en logement « diffus », qui, outre les « aides concrètes » : installation, administratif .. vise à rompre et prévenir l’isolement, faciliter la création de liens de proximité et la bonne intégration dans son nouvel environnement.
Mais Habitat et Humanisme développe également des nouvelles formes d’habitats inclusifs pour réinventer le « vivre ensemble » en ville :
- Les résidences intergénérationnelles réunissent des personnes d’âges et de situations variés, toutes à faibles ressources et isolées. La présence d’espaces collectifs (salle commune, buanderie, jardin ou cour…) facilite l’émergence d’une dynamique collective participative et solidaire. Activités communes, entraide, échanges d’expérience… renforcent la convivialité et le sentiment d’utilité, et favorisent l’insertion sociale de tous.
- Habitat et Humanisme créée des tiers lieux solidaires au sein ou à proximité de ses habitats collectifs, pour recréer des liens au sein des quartiers et lutter contre les logiques de gentrification et « d’entre soi » : crèche, salle associative ou chambres d’hôte permettent aux personnes fragilisées logées par H&H de partager des temps de rencontres et d’activités avec les habitants du quartier et d’ailleurs.
- Les Escales Solidaires à Lyon : des tables d’hôtes à 2€ qui accueillent des personnes isolées et fragilisées par des accidents de la vie qui n’ont pas toujours l’envie ou les moyens de se nourrir. Bénévoles et usagers cuisinent ensemble les denrées principalement fournies par la Banque alimentaire. L’objectif : lutter contre l’isolement et rompre avec la précarité, s’appuyant sur le repas comme vecteur d’intégration sociale.
Enfin, au sein des établissements de La Pierre Angulaire, le pôle medico social d’Habitat et Humanisme, les initiatives se multiplient pour stimuler les interactions avec les personnes âgées fragilisées qui s’enferment souvent dans l’isolement.
- Ainsi, La Pierre Angulaire déploie la Tovertafel, un outil totalement innovant de stimulation et de jeu collectif. La Tovertafel est un projecteur fixé au plafond qui transforme une table en « écran tactile », permettant de proposer des jeux lumineux réagissant au moindre geste de la personne. Ces activités sont à la fois ludiques et thérapeutiques, par la stimulation physique (gestes réflexes, mouvement des bras) et cognitive (réflexion, échanges), y compris chez des personnes très apathiques, souffrant notamment de maladies neurodégénératives. Elles rassemblent autour du jeu, avec notamment pour but que les enfants et petits-enfants y trouvent un nouveau moyen d’échanges avec leur proche en institution.