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Tiers-lieux solidaires

Confinement ou pas, les Escales Solidaires jamais à court d’idées

Publié le 19 novembre 2020

Il est 8h à l’Escale Solidaire du 3 ce jeudi 19 novembre et l’équipe des cuisiniers bénévoles s’active déjà pour préparer une trentaine de repas. Car, malgré le reconfinement, les bénéficiaires des Escales Solidaires ne sont pas oubliés. Un service de préparation et de livraison de repas a rapidement été mis en place, comme lors du premier confinement. Chaque semaine, les passagers ont la possibilité de réserver l’un des déjeuners proposés du mardi au vendredi, ou le dîner du mercredi ou jeudi.

« Pour eux, c’est très important », insiste Pascale, chef de cuisine accompagnée de Jean-Marc et Mehdi, « et pour nous aussi ! C’est à la fois un grand bonheur et vital actuellement ». Jean-Marc approuve : « En cette période compliquée, le besoin de garder du lien social, de sortir, d’échanger avec d’autres personnes, de rester actif, est aussi fort que celui de se sentir utile ».

escale solidaire

Motivés, ils le sont plus que jamais, au point de commencer leur matinée une heure plus tôt qu’à l’accoutumée. Le rythme est soutenu. Les plats sont préparés à partir d’aliments provenant pour l’essentiel de la Banque Alimentaire. « Nous achetons aussi quelques ingrédients pour que le repas corresponde au thème choisi chaque semaine. Cette fois-ci, c’est l’Italie », explique Jacquelin, salarié coordinateur des bénévoles. Au menu donc, un grand classique, simple mais efficace, dont on ne se lasse jamais : des spaghettis à la bolognaise, précédés d’une salade de tomates et suivis d’un fondant aux pommes. Didier, « passager actif » comme il se décrit lui-même, toujours prêt à donner un coup de main, s’est chargé de récupérer de savoureux pains aux graines chez un boulanger du quartier. « Je suis le couteau suisse des escales », résume-t-il, l’œil pétillant et malicieux.

Parmi les cuisiniers, Mehdi, un nouveau bénévole arrivé en plein confinement : « Avant,  je travaillais dans l’hôtellerie mais j’avais envie de me réorienter vers le social. C’est ma première expérience dans ce domaine et je suis ravi de tout ce que j’apprends, je trouve ici beaucoup d’humanité. Je vois de l’intérieur comment fonctionne ce secteur que je ne connaissais pas du tout. J’ai trouvé ma voie ! ».

escale solidaire

Les cuisiniers s’affairent afin que le repas soit prêt pour 10h30, heure à laquelle arrivent les bénévoles chargés de conditionner les plats dans différentes boîtes afin de les disposer dans des sacs qui seront ensuite récupérés par les livreurs, bénévoles également. Agnès et Mylène ne perdent pas une minute. « Cette semaine, les passagers ont une jolie surprise dans leur paquet : un sac avec les ingrédients nécessaires pour réaliser un risotto au potiron, offerts par RecettesEtCabas, un partenaire des Escales Solidaires ». Elles glissent aussi dans les paniers la fiche recette agrémentée d’une branche de romarin, le journal de la semaine aux couleurs de l’Italie et une attestation de déplacement. L’utile joint à l’agréable…

C’est en se rendant au Forum des associations cet automne qu’Agnès a découvert les escales solidaires. Quant à Mylène, elle fait partie depuis plus d’un an de l’équipe du jeudi soir à laquelle elle est très attachée. Elle profite du télétravail pour donner un peu de son temps le jeudi matin, et entretenir ses liens avec les bénévoles.

10h30, le rythme s’accélère. Les cuisiniers mettent la dernière main à leurs préparations. Avec les salariés, ils viennent ensuite aider à l’emballage des plats. A 11h45, arrivent les livreurs – bénévoles également – qui distribuent les repas sur toute l’agglomération, en voiture, à pied ou même en vélo, comme Jacques : « Je suis bien équipé avec une cagette à l’arrière, un panier à l’avant et mon sac à dos, je peux transporter jusqu’à 7 paquets ! ». Courageux, Jacques, car les destinataires résident parfois à Rillieux, Vaulx-en-Velin, Vénissieux…  « Peu importe la distance, pour moi c‘est que du plaisir et en plus ça me fait faire de l’exercice ! », affirme-t-il en enfourchant énergiquement son deux-roues.

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Au total, une dizaine de bénévoles se mobilisent à chaque repas. Jacquelin est satisfait : « Afin de n’oublier personne, nous avons contacté par téléphone tous les passagers ainsi que les centres d’hébergement, les pensions de famille pour leur proposer notre formule hors les murs pendant le confinement. Le repas et la livraison sont gratuits. On ne manque pas d’idées aux Escales Solidaires, on va survivre au confinement ! », assure-t-il.

L’ensemble de l’équipe partage cet optimisme à toute épreuve. Mais tous confient leur impatience de retrouver les passagers et autres bénévoles, l’atmosphère si chaleureuse propre aux escales solidaires. Et se projettent dans un avenir qu’ils espèrent proche, en évoquant avec émotion la joie des retrouvailles après le premier confinement…

 

Marie-Anne Ichter, bénévole reporter aux Escales Solidaires 

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