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Les apprentis coiffeurs reprennent leurs ciseaux à l’Escale du 3

Publié le 5 octobre 2020

S’il y avait un atelier très attendu à la rentrée, c’était bien la coiffure ! Une affluence inhabituelle à l’escale du 3 ce vendredi 25 septembre au matin, signe d’un besoin vital de changer de tête, de se refaire une beauté, d’être présentable pour retrouver confiance en soi et aller à nouveau à la rencontre des autres.

Dès 9h, passagères et passagers se pressaient à la porte de l’Escale du 3 pendant que les élèves de 2ème année de CAP du Lycée des Métiers des Arts de la Coiffure étalaient leur matériel professionnel sur les tables : ciseaux, tondeuses, brosses de différentes tailles, peignes, spray pour mouiller les cheveux, sèche-cheveux…  Impatients, ils brûlaient d’envie de se remettre à la pratique après les longs mois de confinement et les cours en ligne. « Depuis le 16  mars, nous ne sommes plus retournés à l’école et beaucoup y ont laissé tout leur matériel », explique Shanna. « On s’est bien exercés sur notre entourage pendant le confinement mais on a vite fait le tour. On avait vraiment envie d’avoir affaire à d’autres personnes ! ».

Les passagers aussi sont soulagés de retrouver ou découvrir un service aussi indispensable. Pendant le confinement, chacun s’est débrouillé comme il le pouvait, laissant un certain temps la nature reprendre ses droits dans sa chevelure avant de faire appel à une copine, un conjoint, un proche ou à ses propres ciseaux pour supprimer tant bien que mal quelques centimètres.

Peu ou pas exigeants, ils font totalement confiance aux élèves, à l’image d’Eliane coiffée par Loane : « Je  lui confie mes cheveux et lui laisse le libre choix de la coupe ». Ainsi encouragée, Loane décide de « couper les pointes, faire un léger dégradé et redonner du volume avec un brushing ».

Une ambiance studieuse et enjouée règne dans la salle. Motivés, pressés de rattraper le temps perdu, heureux de pouvoir à nouveau exercer leur passion tout en se rendant utiles, les élèves s’appliquent en échangeant quelques mots avec leurs modèles. « J’aime sortir du salon, ça nous change », confie Sarah en souriant. « Moi aussi, je suis très content car je peux faire des coupes hommes ici. Plus tard, je voudrais ouvrir un salon de coiffure pour hommes« , ajoute Lokmène, le regard pétillant. Quant à Mélanie, elle est heureuse de rendre service : « Ici, les gens n’ont pas les moyens d’aller chez le coiffeur, c’est trop cher, alors qu’ils en ont vraiment besoin pour se sentir bien, c’est important pour avoir une bonne image de soi ». Nacera, la passagère qu’elle coiffe consciencieusement, partage totalement son ressenti : « On ne peut pas chercher du travail si on n’est pas bien coiffé ! ».

Maeva Tarrio, l’enseignante, a l’‌œil, aucun défaut ne lui échappe. « On est rassurés, elle est là pour nous conseiller, rectifier nos erreurs », observent les élèves. Bienveillante, Maeva approuve : « Il est toujours possible de corriger une coupe« , et joint le geste à la parole en retouchant légèrement celle de Akuri, à la « Cristina Cordula ». Encore plus court, encore plus de dégradé. Bon choix ! Akuri sourit, satisfaite de son nouveau look : « Ca me fait vraiment plaisir, c’est très bien coupé ». Elle va s’empresser de rendre visite à une amie qui lui fera une teinture et le tour sera joué, la métamorphose sera stupéfiante !

C’est la première fois que Maeva accompagne ses élèves à l’escale du 3 et elle ne le regrette pas. « Cette idée d’aider les autres me plaît. Nous avons un joli métier, à la fois technique et relationnel, et chacun doit pouvoir en bénéficier. Ecouter, échanger avec nos clients, c’est essentiel », commente-t-elle tout en prodiguant conseils et compliments à ses élèves, sans oublier les passagers. A Martine qui se sent bien avec sa nouvelle coupe très courte, elle glisse : « C’est le but, on est là pour vous faire du bien ».

A voir et entendre ses élèves plus motivés que jamais, enthousiastes, touchés par les remerciements des passagères et passagers, sensibles au sentiment de bien-être intime qu’ils leur ont procuré en quelques coups de ciseaux, Maeva est ravie et leur annonce qu’ils reviendront une fois par mois. « Moi, je reviendrais bien tous les vendredis », souffle Agathe avec un sourire radieux.

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