Exposition | Une fin de repas multiculturelle à l’Escale Solidaire du 3

Ce mercredi 21 Septembre avait lieu la restitution de la résidence Un peu de chaque sur la table par l’artiste Laura Pouppeville et les passagers de l’Escale Solidaire du 3. L’occasion pour chacun d’exprimer sa notion du partage autour d’un repas visuel et d’un buffet.

Depuis toujours, les repas sont un moment de partage où se mêlent convivialité et émotion. En partant de ce thème, c’est un véritable expérience multiculturelle qui nous a été proposée.

Une interprétation multiculturelle

Pour créer et imaginer l’exposition Un peu de chaque sur la table, Laura Pouppeville s’est inspirée de l’essence même du lieu de sa résidence, l’Escale Solidaire du 3 :

Le dispositif de communication, je ne l’ai pas inventé, j’ai fait avec ce qu’y était sur place, c’est-à-dire manger et cuisiner ensemble. Ici on communique en mangeant, explique Laura.

 

Faisant appel à la mémoire de chacun, les passagers ont pu retranscrire à leur manière leurs souvenirs des repas vécus et des liens crées ensemble. Grâce aux différents aliments, objectifs, photos, tissus, sculptures en argile et peintures végétales, chacun et chacune a pu représenter ce qu’il a vécu avec sa famille mais aussi avec les Escales Solidaires :

Par exemple y a un couteau cassé, je cuisinais avec Pierre et il coupait un artichaut et le couteau c’est cassé en deux en deux et nous a frôlé tous les deux et du coup on a souhaité le retrouver dans l’installation, poursuit l’artiste plasticienne.

 

Pour un couple de passagers, c’est le plat typique de la femme que l’artiste à chercher à transcrire : une sculpture d’ananas réalisée lors d’un atelier, une photo de poulet cuisiné à l’Escale Solidaire, du riz et des piments, tous ces éléments d’aspects différents pour ne former qu’une seule et même histoire.

Pour Saïd, son interprétation personnelle témoigne d’un véritable méli-mélo d’aliments délicieux :

J’ai fait une assiette et dedans je mets du poulet parce que j’aime ça, des pommes, des haricots, des œufs au plat…

Sur un autre niveau de lecture, l’exposition en elle-même, est aussi une interprétation plus large du thème, puisqu’elle représente comme une fin de repas où tout le monde s’exprime autour des plats. Quant à la mise sous vide, il s’agit là d’une tentative de maintenir ces souvenirs dans le temps.

Une expérience gustative

La résidence Un peu de chaque sur la table va plus loin qu’une simple exposition, c’est aussi une expérience gustative : chaque plat disposé sur la table du buffet est en réalité la continuité d’une histoire racontée durant ces moments partagés à l’Escale Solidaire : Arepa, sangria, pizza… Un buffet hétéroclite qui démonte la diversité culturelle du quartier mais surtout l’harmonie des liens créés durant ces ateliers.

Laura Pouppeville, à gauche Marianne Rioual (bénévole) et à droite Émilie d’Ornano (directrice artistique de la galerie Kommet)

Laura Pouppeville est une artiste plasticienne née en 1992. Elle est diplômée de l’Université Panthéon-Sorbonne (design et environnements en 2014), de l’université Paris Diderot (sociologie en 2017) ainsi que de l’École Supérieur d’Art et d’Agglomération d’Annecy (en 2016). Le travail de Laura se concentre essentiellement sur la mémoire, la communication ainsi que sur les différentes formes que cette dernière prend autour de nous.